L’histoire de Cuba

« Cette île est la plus belle que des yeux humains aient jamais vue »  Christophe Colomb 

C’est lors du premier voyage de Christophe Colomb en 1492 que l’île de Cuba fut découverte (Il pensait  être arrivé au Japon !). Le territoire était alors peuplé d’environ 100 000 amérindiens dont principalement les  Taïnos et les Siboneys. C’est au début du 16ième siècle que les premières villes furent construites sur décision du gouverneur Diego Velázquez de Cuéllar. Les conséquences de la colonisation sur la population locale furent totalement désastreuses (comme dans toute l’Amérique). Les indigènes furent réduits en esclavage, et succombèrent aux maladies venues d’Europe contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés.

Les réserves d’or rapidement vidés, les conquistadors se lancèrent vers de nouvelles contrées : le Mexique, le Panamá et le Pérou. Cuba devint un lieu de ravitaillement et de passage entre l’Espagne et le Nouveau Monde à explorer.  Peu à peu, l’activité économique se mit en place autour du tabac et de la canne à sucre.

Pour faire face aux besoins de main d’œuvre grandissant et à l’extermination de la population indienne, les espagnols commencèrent la traite des Noirs et des milliers d’esclaves africains furent importés entre 1600 et 1800. On estime leur nombre à près de 800 000 au total ! Aujourd’hui, Cuba est le fruit de ce métissage !

Considérée, comme l’un des joyaux de la couronne, « la perle des Caraïbes » restera une possession espagnole jusqu’en 1898. 

L’indépendance cubaine

Plus les guerres au sein de la vieille Europe s’intensifiaient plus l’Espagne perdait son influence à Cuba. La Havane a même été sous occupation anglaise en 1762. C’est en l’échangeant contre la Floride que l’Espagne réussit à récupérer la ville !

Petit à petit, les espagnols nés à Cuba, les Criollos, s’éloignent de la péninsule ibérique et de leurs racines… C’est alors qu’un sentiment nationaliste cubain prend forme ! Les différents entre les espagnols et les peuples de toute l’Amérique latine s’exacerbent… Et les conflits contre le pouvoir débutent. À Cuba, le mouvement connut un véritable essor grâce à l’action de Carlos Manuel de Céspedes. Riche propriétaire d’un domaine sucrier, il libéra ses esclaves et appela ses compatriotes à la révolte. Cet épisode de l’histoire déclencha la 1ère guerre d’indépendance qui durera 10 ans (1868-1878) et qui se solda par un échec.

Quelques années plus tard, une deuxième guerre  se mit en place (à partir de 1895) et s’acheva, cette fois-ci par l’entrée en guerre des États-Unis contre l’Espagne en 1898… et par une victoire ! C’est à ce moment-là, que la couronne espagnole cède ses dernières colonies aux Etats-Unis : Cuba, Porto Rico, Guam et les Philippines.

José Martí (1853-1895), poète et homme politique cubain est l’une des figures les plus emblématiques de la guerre d’indépendance. Décédé au combat pour la liberté de son pays, il est certainement l’homme le plus glorifié par le peuple cubain, qui le considère comme un martyr. C’est lui qui a fondé le Parti révolutionnaire cubain en 1891. 

Une nouvelle dépendance

Jusqu’en 1902, Cuba restera sous domination étasunienne. Les américains mettent en place un gouvernement militaire d’occupation. Son indépendance est par la suite déclarée mais les américains prirent le soin d’insérer un amendement leur permettant d’intervenir à Cuba, chaque fois qu’ils le jugeraient nécessaire (amendement Platt). Les troupes américaines quitteront l’île le 28 janvier 1909, mais les Américains garderont le contrôle de Guantanamo (toujours occupée par les États-Unis).

Le 10 mars 1952, le Général Fulgencio Batista arrive au pouvoir. Contesté, ce régime fait l’objet d’une opposition qui se développe dans le milieu intellectuel cubain. Fidel Castro, étudiant en droit à l’Université de La Havane, tentent alors, avec d’autres opposants de renverser le régime en 1953, à Santiago de Cuba. Jugé et condamné à une peine de 15 ans de prison, il fut libéré grâce à une amnistie et décida de se réfugier au Mexique, d’où il prépara la révolution cubaine. Il rencontrera également un jeune argentin, le célébrissime Ernesto Guevara, surnommé le Che. 

La révolution

Après quelques années de lutte depuis la Sierra Maestra jusqu’à La Havane, les guérilleros castriste (les barbudos) réussissent à éliminer Fulgencio Batista en 1959, qui quitte Cuba. C’est alors le triomphe de la révolution.

Entre le 17 et le 21 avril 1961, 1 500 cubains réfugiés aux États-Unis, entraînés et payés par la CIA tentèrent d’envahir l’île en débarquant à la Baie des cochons… Sans succès.

Anecdote : Il y aurait eu 638 tentatives d’assassinat contre Fidel Castro !

Depuis 1962, Cuba, sous embargo des Etats-Unis connait des difficultés. Le pays ne s’est pas modernisé et a été très affecté par la chute de l’Union Soviétique en 1991 (L’URSS soutenait le communisme cubain). Le régime se radicalise et les opposants à la Révolution sont vus comme des ennemis et envoyés en prison ou à l’exil. La religion est condamnée… De nombreux cubains, désillusionnés quittent leur île.

Après avoir été Ministre du gouvernement, Che Guevara décide de repartir sur les routes. Animé par un sentiment de justice poussé à l’extrême, il tentera d’aider d’autres peuples à faire leur révolution. Ernesto Che Guevara était un révolutionnaire convaincu, il a surement été dépassé par son idéologie. Le 9 octobre 1967, il meurt en Bolivie, assassiné par la CIA. Le Che est un emblème dans le monde entier, il symbolise la justice et la liberté. Lui qui avait déclaré à l’ONU en 1964 « Je serai prêt à donner ma vie pour n’importe quel pays d’Amérique latine »…

 Mais le mythe commence à être ébranlé. Certains biographes le décrivent par un homme trop extrémiste qui aurait orchestré plusieurs massacres contre les opposants du régime. 

Au début du 21ème Siècle, Fidel Castro, malade, a cédé sa place à son frère Raúl (en 2008). Raúl Castro tente de garder l’héritage de son ainée tout en ouvrant peu à peu Cuba aux investissements étrangers, à l’économie de marché capitaliste. Chaque année les cubains ont plus de liberté. La révolution, à l’image si romantique fut une désillusion pour beaucoup.